France : Ralentissement du marché de l’assurance auto connectée !
L’assurance auto connectée peine à décoller, voire même stagner, en France après son lancement officiel en 2015. Près de trois ans après son lancement, les offres connectées n’ont pas encore réussi à percer le marché de l’assurance. En effet, assureurs comme assurés hésitent encore à se lancer dans ce type d’offre qui tend à bouleverser la base même de l’assurance : la mutualisation des risques. La mise en œuvre de cette assurance auto connectée nécessite un modèle économique bien précis et une bonne collecte des données pour mieux analyser le comportement des assurés et pour adapter le mode de tarification.
Disparition progressive de la mutualisation des risques
L’assurance connectée utilise les données collectées sur le mode de conduite des assurés. Ce qui signifie que ce type d’assurance fonctionne sur l’individualisation des risques et la personnalisation des primes. Cette individualisation pourrait conduire à une sélection des assurés, les assureurs vont à terme privilégier les bons conducteurs. Les conducteurs ayant des antécédents de vol ou de plusieurs sinistres risqueront de voir leur contrat d’assurance accompagné d’une surprime. Comme l’individualisation des risques entraine une individualisation des primes d’assurance liée au comportement de conduite. L’assurance connectée pourrait ainsi marquer la fin de la mutualisation des risques, la base même du système actuel d’assurance. Si les conducteurs à risque sont pénalisés, les bons conducteurs feront de belles économies aux. En 2017, le cabinet Deloitte estimait que le marché de l’assurance connectée s’élève à 15 milliards d’euros en Europe.
Hésitation des assureurs français
En France, toutes les compagnies d’assurance réfléchissent, équipent leurs clients de boîtiers pour recueillir des données et effectuer des tests. Ce marché incite la convoitise chez les assureurs, mais peu d’assureurs se sont concrètement lancés. En effet, deux assureurs se sont lancés sur ce marché en 2015, Allianz Conduite connectée (Allianz) et YouDrive (Direct Assurance), suivi un an plus tard par Amaguiz avec son Road coach. Chacune des offres a attiré entre 25 000 et 30 000 clients, soit environ 0,1 % des 30 millions de véhicules de particuliers en France. Il faut croire que l’assurance connectée pourrait faire de l’ombre à la mutualisation des risques et les assureurs craignent plus les risques de dérives que les impacts positifs qu’ils pourraient profiter : moins de risques à assurer, collecte de données précises sur les assurés, meilleure gestion des primes et des remboursements… Peu d’assureurs ont donc emboité le pas à l’exception de la Société Général Insurance qui s’est lancé début 2018 dans cette forme d’assurance comportementale avec Carapass.
Une assurance plutôt destinée aux prochaines générations de voitures
Moins de précipitation donc pour les assureurs français sur la mise en place de l’assurance connectée ! En effet, les assureurs attendent une meilleure solution pour contourner la complexité de la collecte des données, d’autant que la gestion des data doit être confier à un tiers de confiance. De plus, il faut prévoir le paiement de la technologie et la récompense des clients par réduction de leur prime. Les prochaines générations de voitures pourraient apporter les solutions avec leur conception dédiée pour collecter des données, toujours plus autonomes et plus connectées.